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SERCADE, is open from Monday to Friday, between 2 a.m. and 8 a.m.
The welcome is divided in three times. First of all, a time for those who need to speak with a responsible, about different appointment. But also, to welcome newcomers. A manager establishes, a brief report of his situation: Name, surname, age, native country, the different steps of is journey, what is his legal situation in Spain and mostly if he got a place to sleep for the night. Between 4 and 6 a.m., there is Spanish classes. Finally, between 6 and 8 a.m., there is free time, friendlier, we’re sharing a piece of bread and a cup of milk. We’re watching music clips on TV, talking together, before leaving the centre. We take advantage of this time, to accompany to the doctor or in the hospital those who need. To give some clothes, when we can and a meal for those who have no place to sleep for the night.
Isaiah 58, 7-8*
Of course, our days always go differently. It’s not always easy to have doctor appointments at a time that suit us. New people are coming every day. Linguistic, administrative and cultural borders are sometimes more difficult to cross than state borders and everybody needs a particular attention that we sometimes have difficulty to give.
We can’t blame the work of the different organism, there always doing all they can. But, what a pain, when we can’t give a transport card to relieve some tired legs, who walk several hours a day (under the Madrid sun!). When we can't buy a sim card, for someone who wants to have some news of his family. When we must ask someone to choose between pants or shoes. When we leave someone, who goes to sleep outside because there is not enough place in the capital’s accommodation.
It’s with vehemence that I compare the life of this men, with those of our European countries. Few days ago, in SERCADE, a man came for the first time. He had spent the 6 past months in a little town in Germany. He was integrating, starting to speak German, had an accommodation and was on way to get a degree. But, from one day to the next, he's sent to Spain; by plane! He arrives in Madrid, passes two nights in the street before meeting someone who leads him to SERCADE. Regrettably, we can’t find a place to sleep for him. We don’t even have enough money to buy him a transport card. After giving him a sandwich and a bottle of milk for the evening, we had to leave him alone, until the next day. What a shame! We can transport a man by plane unwillingly, but we cannot give him a transport card at 20 euro per month? A man with a home, is expulsed for an incredible reason, and is forced to sleep in the street, for lack of available accommodation?! He's forced, to integrate again a new culture: learning Castilian, adapt to the local life, make appointments at the doctor, ask for asylum, etc… When he was already doing it hundreds of miles away, without disturbing anyone, except an imperturbable administration.
Mt 25, 34-40**
What can we do in front of that? Our political leaders, have to deal with problems without being able to solve them. We could ask the rest of the population. But, for most of them it is already difficult to remedy their daily, personal and family problems, then add some others who in apparently do not concern them, it seems delicate. Who can act? How to make things change? Certainly, I’ve got today the opportunity to give a spot of my time. Yet, in few weeks, when I will come back home, would I have the strength to continue the work undertaken? How can I accept that I can’t change things as they are? How can we tolerate that things don’t change?
Material and human resource are lacking. However, calls are still being made. I’m talking, here, about refugees, but so many others subjects are facing the same problems: the future of biodiversity, care and supervision of invalid people, support to the poorest, child protection, …
Where can we find the strength to act, everywhere and effectively, to provide a better future for every living being?
“In manus tuas, Pater, commendo spriritum meum” Lc, 23, 46
“Happy are those who abandon themselves to you with a trusting heart. You keep us in joy, simplicity and mercy” Brother Roger
Jean
*« Is it not to share your bread with the hungry and bring the homeless poor into your house. When you see the naked, to cover him, and not to hide yourself from your own flesh? Then shall your light break forth like the dawn, and your healing shall spring up speedily. Your righteousness shall go before you; the glory of the Lord shall be your rear guard.” Isaiah 58, 7-8
**«For I was hungry and you gave me food. I was thirsty and you gave me drink. I was a stranger and you welcomed me. I was naked and you clothed me, I was sick and you visited me. I was in prison and you came to me. Then the righteous will answer him, saying: “Lord, when did we see you hungry and feed you, or thirsty and give you drink?” And when did we see you a stranger and welcome you, or naked and clothe you? And when did we see you sick or in prison and visit you?” And the King will answer them: “Truly, I say to you, as you did it to one of the least of these my brothers, you did it to me.”” Mt 25, 34-40
« N’oubliez pas de pratiquez l’hospitalité » Hébreux 13, 2
SERCADE, est ouvert du lundi au vendredi de 14h à 20h. L’accueil se divise en trois temps. Un premier temps est réservé pour ceux qui ont besoin de parler avec un responsable et pour l’accueil des nouveaux arrivants. Pour chaque personne qui arrive au centre pour la première fois, un responsable établi un bref bilan de leurs situations : Nom, prénom, âge, pays d’origine, mais aussi, les différentes étapes de leurs parcours, quelle est leur situation légale en Espagne et surtout si ceux-ci ont un endroit pour dormir et manger le soir. Puis de 16h à 18h, il y a des cours d’espagnol par niveau. Et enfin, de 18h à 20h, c’est un temps libre, plus convivial on y partage un morceau de pain et un verre de lait, on regarde la télé, on discute, avant de quitter le centre. Nous profitons de ce moment-là pour accompagner, à l’hôpital ou chez des spécialistes ceux qui en ont besoin. Ainsi, que pour donner quelques vêtements à ceux qui en ont vraiment besoin et un repas pour ceux qui n’ont pas d’endroit pour dormir le soir. Isaïe 58, 7-8*
Bien évidemment, notre quotidien est bien loin de se planning. Il n’est pas toujours facile d’obtenir des RDV médicaux aux horaires qui nous arrange le plus. Il arrive un nombre variable de nouvelles personnes tous les jours. Les frontières culturelles, linguistiques et administratives sont parfois plus difficilement franchissable que les frontières étatiques et chacun à besoin d’une attention particulière qu’il nous est parfois difficile de donner.
Nous, ne pouvons blâmer le travail des différents organismes qui font chaque jour tout leur possible pour offrir le maximum, à ces hommes. Mais, quelle peine, lorsque nous sommes dans l’incapacité d’offrir une carte de transports pour soulager des jambes qui marchent plusieurs heures par jour (sous le soleil madrilène). Lorsque que nous ne pouvons pas fournir une carte SIM à quelqu’un qui désirent contacter sa famille quittée depuis si longtemps. Lorsque faute de ressources supplémentaires nous devons demander à quelqu’un de choisir entre des chaussures et un pantalon et surtout lorsque nous devons laisser un homme dormir dehors faute de place suffisante dans les centres d’accueil de la capitale.
C’est avec véhémence que je compare la vie de ces hommes avec celles que nos pays européens leurs offrent. Un homme s’est présenté il y a quelques jours à SERCADE, il avait passé les six derniers mois dans une petite ville allemande. Il était intégré, avait un logement, commençait à parler allemand, et préparait un diplôme. Mais, on lui demande de retourner dans le pays par lequel il est entré en Europe. Il rejoint donc l’Espagne, en avion ! Arrive à Madrid, dort deux nuits dehors, avant de rencontrer quelqu’un qui le conduit jusqu’à SERCADE. Mais, nous sommes dans l’incapacité, de lui trouver un lieu où dormir, ni même de lui payer une carte de transports. Après lui avoir donner un sandwich et une brique de lait pour le soir, nous devons le laisser jusqu’au lendemain. Quelle hypocrisie ! Nous avons les moyens de déplacer un homme en avion contre son gré, mais nous sommes dans l’incapacité de lui fournir une carte de transport mensuelle de 20euro ? Un homme avec un logement, en est expulsé pour des raisons ahurissantes, et se retrouve contraint à dormir à la rue, faute de logement disponible ? Il se voit contraint de devoir s’intégrer à une nouvelle culture, (apprendre le castillan, s’adapter à la vie locale, prendre des RDV chez le médecin, demander l’asile, etc…) alors qu’il était intégré ailleurs, sans que ça ne dérange personne d’autre, qu’une l’administration impassible. Mt 25, 34-40**
Face à cela que faire ? Les dirigeants politiques doivent faire face à des problèmes sans pouvoir les résoudre. Nous pourrions nous tourner vers le reste de la population. Mais, il nous est déjà souvent bien difficile de remédier à nos soucis quotidiens, personnels et familiaux. Alors en rajouter d’autre qui en apparence ne nous concerne pas cela semble saugrenu. Qui peut agir ? Comment faire changer les choses ? Certes, j’ai aujourd’hui l’occasion de donner un peu de mon temps. Mais, dans quelques semaines quand je rentrerai chez moi, aurais-je la force de continuer le travail entrepris ? Comment accepter que je ne puisse pas changer les choses ? Comment peut-on tolérer que les choses ne changent pas ? Les moyens matériaux et humain manquent pour pallier à tous ces soucis. Pourtant, des appels ne cessent d’être lancés. Je vous parle ici de réfugiés, mais tellement d’autres sujets subissent les mêmes problèmes : l’avenir de la biodiversité, le soin des malades, la protection de l’enfance, le soutien au plus démunis, aux affligés… Où pouvons-nous donc trouver la force pour agir, partout et efficacement et offrir un avenir meilleur à chaque être vivant ?
“In manus tuas, Pater, commendo spiritum meum” Lc 23, 46
“ Heureux qui s’abandonne à toi, ô Dieu, dans la confiance du cœur. Tu nous garde dans la joie, la simplicité, la miséricorde » Frère Roger
Jean
*« N’est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim, accueillir chez toi les pauvres sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, ne pas te dérober à ton semblable ? Alors ta lumière jaillira comme l’aurore, et tes forces reviendront vite. Devant toi marchera ta justice, et la gloire du Seigneur fermera la marche. » Isaïe 58, 7-8
**« Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : “Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger. J’avais soif, et vous m’avez donné à boire. J’étais un étranger, et vous m’avez accueilli. J’étais nu, et vous m’avez habillé. J’étais malade, et vous m’avez visité. J’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !” Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? Tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? Tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? Tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? Tu étais nu, et nous t’avons habillé ? Tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?” Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.” » Mt 25, 34-40
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