« Après cela, parmi les disciples le Seigneur en désigna encore soixante-douze, et il les envoya deux par deux, en avant de lui, en toute ville et localité où lui-même allait se rendre. Il leur dit : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. Allez ! Voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales, et ne saluez personne en chemin. Mais dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : “Paix à cette maison.” » Lc 10, 1-5
En quittant, la colline de Taizé, il y une semaine, cette parole résonnait en moi. Je me sentais porté par quelque chose de plus grand. J’espérai au fond de moi m’être soulager de tout fardeau inutile, afin de pouvoir me mettre au service du plus grand nombre dans la plus grande simplicité. Or, on ne se délaisse pas de tous fardeau si aisément.
C’est en arrivant à Casa Boza, par une chaleur étouffante, que j’ai réellement pris conscience de la charge que je trainais avec moi. Toutes les bonnes intentions du monde, les valeurs que je souhaite défendre, ce qui me pousse à m’engage à agir. Toutes ces idées évangéliques, progressistes, humanistes, pacifiques que je veux témoigner au monde, se retrouve en une fraction de seconde mis à terre, balayées et expulsées. Tout cela, par une petite voix qui me souffle dans l’oreille, des idées qui m’ont été transmise contre mon gré. C’est lorsque que je me retrouve devant l’Étranger, que le doute et la peur surgissent sans sommation. Mon esprit est alors envahi non plus des valeurs qui m’ont poussé à entreprendre cette aventure, mais de toutes ces pensées préconçus, nauséabondes, putride qui nous sont rabâchés quotidiennement par les médias, et quelques hommes aigris ou malintentionnés. Bien sûr, ces mauvaises pensées me quittent aussi vite qu’elles sont arrivées et tout se passent pour le mieux. Mais, quelle torture pour le chrétien que je suis, de constater que face à la réalité, mon esprit me propose instinctivement des pensées que je méprise. Je comprends alors, que mon fardeau, n’est pas mon « sac » et mes « tuniques » de rechange. Mon fardeau se trouve en moi, c’est tout ce qui éloigne mes pensées de l’altruisme et la sainteté. C’est cela qui me pèsent, c’est de cela que je dois me délester.
Alors, « Yallah ! * »
Jean
* Yallah : Allons-y en arabe et leitmotiv de Sœur Emmanuelle
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